Histoire des tacots de la Côte d'Or

1 - Ligne de Saulieu

     La section de Beaune à Arnay-le-Duc, soit 42 km, fut mise en service le 16 mars 1891. La ligne fut prolongée d'Arnay-le-Duc à Saulieu, soit 30 km, le 11 mai 1891, puis de Saulieu à Semur-en-Auxois, le 3 juillet 1895.
     La voie fut établie en bordure des routes, sauf dans les lieux difficiles (Mavilly-Mandelot, Echarnant, Lusigny-sur-Ouche), où elle était en site propre, et dans les agglomérations importantes où elle pouvait être directement sur la chaussée.
     Construite en rails de 23 Kg, elle comportait, particulièrement à Mavilly-Mandelot, des rampes sévères (40 mm) et des courbes serrées (40 m de rayon). De Pommard (alt. 258 m), jusqu'au col de Laucy (550 m), elle s'élevait par une rampe de 13295 m, sur une plate-forme indépendante.

     Le matériel initial de cette ligne était constitué par une série de 12 locomotives Schneider 031 T de 20,1 t à vide et 25,1 en ordre de marche (numérotée de 1 à 12). Il fut complété par des machines de 31 à 36, 130 T SACM et Pinguely, de 25/32 t, toutes équipées de couvre-mouvement en raison des agglomérations traversées, mais sans double cabine.
     Les premières voitures à 2 essieux et faible empattement avaient une plate-forme centrale ouverte latéralement, située entre 2 petits compartiments de 6 places chacun.

     Son exploitation fut confiée à la Société des Chemins de fer du Sud France. La ligne sera rachetée en 1910 par le département qui créa la régie Tramways de la Côte d'Or (TDCO).
     Il y avait 2 trains mixtes dans chaque sens, comprenant 2 ou 3 voitures de voyageurs, un fourgon à bagage et quelques wagons de marchandises. Quelques trains de marchandises circulaient aussi. Le trafic des marchandises était très important puisque le TDCO possédait 488 wagons contre 89 voitures, pour les 5 lignes de Côte d'Or.

     En 1934, le trafic voyageurs fut transféré par autobus. Une nouvelle régie, la SGTD, est créée qui ne conserve que l'exploitation du tronçon Beaune - Arnay le duc.

     La gare de Liernais-La Guette a été transformée en restaurant et son propriétaire a voulu commémorer le passé en y exposant une rame reconstituée au moyen de matériels d'origines étrangères au réseau.

La catastrophe du 12 mars 1936

      Article du Bien Public de Dijon le 13 mars 1936       Photos dans le Bien Public de Dijon le 13 mars 1936
      Photos Collot
  Article du Bien Public de Dijon le 13 mars 1936
     Ce matin là, le train de gravillon démarre de Pont de Colomne. En tête du train, la machine Corpet N°44, puis 4 wagons chargés à 10 tonnes et un fourgon. Arrivé à Arnay, le mécanicien signale des difficultés de freinage. Les sabots des freins de la machine sont changés et le convoi repart vers Beaune. Dans une courbe serrée de la grande descente de Mavilly-Mandelot, le convoi s'emballe. La machine et un wagon se couchent dans le talus tandis que le reste du convoi se couche sur le ballast. L'accident (on parle alors de catastrophe) fait 3 morts: le mécanicien, le chauffeur et le chef de train se trouvant au moment de l'accident sur la machine. Sous la pression des syndicats, le trafic de pierres est interdit puis définitivement abandonné. La ligne déclassée et la gare seront cédées à la commune entre 1936 et 1939. La commune vendra la gare en 1960.

Monographie de la commune de Mavilly-Mandelot, par Henry Gruère, 1986.

     A noter que le chef de train n'aurait pas du être sur la machine, mais dans le fourgon de queue pour garder le frein à vis.

Autres photos

Train déraillé à Mandelot       Machine déraillée à Mandelot
FACS   FACS
Train déraillé   Machine déraillée

2 - Ligne de l'Arrière Côte

     La ligne fut ouverte de Beaune à Dijon le 1er octobre 1921. De Meuilley à Nuits-st-Georges le 11 mars 1922

     Le trafic des voyageurs fut transféré sur cars le 1er janvier 1934, sauf le tramway électrique entre Gevrey-Chambertin et Dijon qui fonctionna jusqu'en 1953... Maintenant, on parle de le reconstruire...
     Le reste de la ligne a été déposée en 1943.

     La halte de Beaune St Nicolas n'était qu'un guichet où une dame vendait des tickets. Les voyageurs attendaient le train en plein vent et aux intempéries.
     La ville de Beaune demanda, avec insistance, la construction d'une gare comme il en existait une au faubourg Bretonnière sur la branche Saulieu. Elle proposa également une maison au 17 de la rue du Faubourg St Nicolas, le rez-de-chaussée de la maison Carrié et enfin une pièce du café de la Côte d'Or. Le tenancier ayant d'abord accepté, puis refusé, aucune gare digne de ce nom n'a jamais existé à cette halte.

3 - Ligne du Chatillonais

     La section d'Aignay-le-Duc à Chatillon-sur-Seine est ouverte le 2 mars 1891, Dijon à Val-Suzon le 15 septembre 1903, Val-Suzon à St-Seine-l'Abbaye 15 décembre 1903, St-Seine Lamargelle 1er septembre 1913 et Lamargelle Aignay-le-Duc 3 juin 1914.
     Aignay-le-Duc à Chatillon fut fermée le 31 décembre 1933 et Dijon à Aignay-le-Duc le 5 juillet 1948.
     La section D'Aisey-sur-Seine à Baigneux-les-Juifs fut ouverte le 1er décembre 1895 et fermée le 31 décembre 1933.

4 - Ligne de la Vingeanne

     La section de Dijon à Fontaine-Française est ouverte le 02 mars 1891, de Fontaine-Française à Mornay le 17 juin 1898, de Mornay à Champlitte le 10 septembre 1903.
     La fermeture de Fontaine-Française à Champlitte intervint le 31 décembre 1933 et Dijon à Fontaine-Française le 31 décembre 1946.

Déraillement du 17 janvier 1925

Catastrophe de Magny-St-Médard            Partant de Savolles, le train aborde la longue descente vers Magny-St-Médard. Mais le frein ne fonctionne plus. La locomotive déraille et culbute au bas du talus.
     Par la suite, le mécanicien et le chauffeur purent être sortis vivants de leur machine.
   
Accident de Magny-St-Médard    
     Le premier wagon resta à peu près sur la voie. Le second se coucha, mais il était vide. Le troisième tomba dans la rivière Albane et fut partiellement écrasé par le fourgon qui suivait.
     Il y eu 8 victimes dans ce 3ème véhicule. 4 étaient morts sur le coup et une 5ème mourut peu après.
      Catastrophe de Magny-St-Médard
   
    Catastrophe de Magny-St-Médard
Lieu du déraillement            Les travaux de relevage et de réparation de la voie furent menés activement comme en témoigne la photo ci-contre.
Merci à M. Benoît Chaume    
Lieu du déraillement    

Essai d'automotrice

Automotrice Pétolat            Des automotrices Pétolat ont été essayées sur les lignes CDCO Dijon à Champlitte et Dijon à St-Seine-l'Abbaye.
Coll. Gaby Bachet    
Automotrice Pétolat    

Merci à la mairie de Mavilly-Mandelot, aux archives des villes de Beaune et Dijon, au journal Le Bien Public de Dijon, à Roger Thévenin, Gaby Bachet, Benoît Chaume et à la FACS.


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Date de mise à jour: 09/10/2008 Consultez les nouveautés Rassemblé par Gilbert Gillet